(02) Il roulait à moto / Un ado laissé pour mort..

Villequier-Aumont :Il roulait à moto -
Un ado laissé pour mort au bord de la route

HIER, comme tous les matins, ce jeune de 18 ans,
a quitté la maison familiale de Cugny en moto, une 49.9 cross.
Il a quelques kilomètres à faire pour rejoindre la gare de Tergnier ou,
il y prend régulièrement le train pour Laon, où il suit des cours au CFA.
Mais hier matin, il n'est pas allé beaucoup plus loin que le pont qui enjambe le CD1,
entre Villequier-Aumont et Vouël.

Peu après 6 h 30,
son corps inanimé a été découvert étendu au bord de la chaussée,
près du bas-côté. Que s'est-il passé ?
S'est-il fait surprendre par une plaque de verglas ?
Ou a-t-il été heurté par une voiture qui a pris la fuite après l'accident ?
Le témoignage de plusieurs témoins a orienté l'enquête des gendarmes,
dans ce sens puisque lorsqu'ils se sont arrêtés sur les lieux de l'accident,
ils ont vu une voiture en partir.

Dans la matinée, des policiers ont repéré ce véhicule dans Tergnier,
roulant avec un pneu crevé et une jante abîmée,
ce qui semblait accréditer la thèse du délit de fuite.

L'homme a été placé en garde à vue avant d'être mis,
hors de cause : il était bien sûr les lieux de l'accident,
mais quand il s'est arrêté, la jeune victime était déjà au sol.
Pour expliquer les dégâts sur sa voiture,
il a indiqué avoir roulé sur « quelque chose de dur »,
en l'occurrence le motocross.

S'il est parti, c'est parce qu'il prenait son poste de travail,
à 7 heures et comme il n'avait rien vu, ne s'est pas attardé sur place.
L'enquête des gendarmes est donc repartie à zéro. Dans la journée,
les techniciens de l'identification criminelle ont relevé des indices sur les lieux de l'accident,
ainsi que sur la voiture mise en cause dans un premier temps.

Mais hier soir de nombreuses zones d'ombres persistaient,
sur les raisons de cet accident. Les enquêteurs ne comprennent pas,
notamment, pourquoi le cyclomoteur est si peu abîmé,
au regard des blessures que présente son conducteur : transporté par les pompiers,
au centre hospitalier de Chauny où il a été placé dans un comma artificiel,
il a été héliporté vers le CHU d'Amiens en début d'après-midi.

Hier soir, la gravité de ses blessures engageait son pronostic vital.
Un appel a témoins est lancé : quiconque aurait emprunté le CD35 hier matin,
entre 6 h 30 et 7 heures et aurait remarqué quelque chose d'anormal est prié de contacter,
la gendarmerie au 03.23.39.18.17.

Lucie Lefebvre

La source ICI

© L'Union

Villequier-Aumont / Il roulait à moto
L'adolescent de Cugny toujours dans un état grave

Hier, le petit village de Cugny avait du mal à accuser le coup.
Le jeune de 18 ans, qui a été grièvement blessé dans un accident de moto (l'union d'hier),
ils le connaissent bien. « Un brave gars » , dit la voisine qui peine à dissimuler son émotion.
« Il ne fait pas parler de lui, c'est vraiment quelqu'un de gentil, un gosse super. C'est un bosseur.
Il travaille en alternance au service « espaces verts » de la commune de Ham et suit des cours au CFA de Laon. »
C'est d'ailleurs là que Sébastien Boulangier se rendait jeudi matin. Comme il en a l'habitude,
il devait aller jusqu'à la gare de Tergnier sur sa petite moto-cross puis prendre le train.
Ce matin-là, sa route s'est arrêtée au pied du pont qui enjambe le CD1, entre Villequier-Aumont et Vouël.
« Je passe là tous les matins vers 7 h 30, explique cette habitante de Cugny. Jeudi, j'ai vu les ambulances,
j'ai été déviée de ma route habituelle mais jamais je n'aurais pensé que c'était lui ».

Il semblerait qu'une première automobiliste se soit arrêtée près du corps du jeune homme.
N'ayant pas de téléphone portable, elle a hélé un routier qui a appelé les secours.
Ce sont ces deux témoins qui auraient donné la description d'une Passat quittant les lieux.

Jugeant l'hypothèse du délit de fuite fort crédible, les gendarmes se sont donc mis à la recherche,
de cette voiture qui a été retrouvée dans la journée, abîmée, dans Tergnier. Placé en garde à vue,
son propriétaire s'est expliqué sur l'état de son véhicule et a été mis hors de cause.
Il a roulé sur la moto mais c'était bien après l'accident, comme semblent le prouver les relevés opérés jeudi,
mais aussi hier sur les lieux de l'accident. « Il n'y a aucune trace d'impact.

De plus, la position du corps d'un côté de la chaussée et de la moto de l'autre laisse à penser,
que le jeune pilote a perdu le contrôle de son engin, tout seul, dans le virage,
dont la dangerosité a été augmentée par le gel présent ce matin-là sur la chaussée »,
explique Laure Camus, magistrate en charge du dossier qui précise qu'une reconstitution sera organisée,
dans les jours à venir pour confirmer cette thèse, déjà confortée par les éléments matériels,
relevés par les gendarmes. Il y avait des traces de la moto sur les bordures en amont de l'accident,
de même que sur la glissière de sécurité et sur un terre-plein.
Il n'est donc pas improbable que le pilote ait mordu une bordure avant de percuter,
la glissière et de zigzaguer et finalement de chuter.

Hier soir, l'état de santé de Sébastien Boulangier était toujours préoccupant. Il souffrirait notamment,
de fractures de la mâchoire, de plusieurs traumatismes faciaux et d'une hanche cassée.
Il est pour l'instant plongé dans un coma artificiel ; lorsqu'il se réveillera,
il pourra enfin raconter ce qui s'est passé sur cette petite route de campagne.

Lucie Lefebvre

La source ICI

© L'Union