Samedi 1er mars, à l’initiative de la FFMC 84, 600 motards venus sur
500 motos, sides, trikes, scooters et cyclos se sont réunis en Avignon,
pour ensuite prendre la route d’Orange, afin de pousser le député
Mariani à retirer sa proposition de loi. Une manif sans précédent dans
le Vaucluse.
Le 29 novembre 2007, Cécile Petit, déléguée
interministérielle à la sécurité routière, rend officielle l’idée
d’imposer le contrôle technique aux motos. Le 16 janvier dernier, le
député UMP Thierry Mariani dévoile sa proposition de loi. Soulagement,
le 13 février, le CISR conduit par le Premier ministre ne la retient
pas.
Toutefois, la proposition
« reste une épée de Damoclès au-dessus de la tête des motards »,
souligne un représentant de la FFMC 13, une des antennes présentes lors
de l’action orchestrée par la FFMC 84. En effet, viable jusqu’en 2012,
elle pourrait même refaire surface dès 2010, après que l’ensemble du
parc deux-roues sera immatriculé.
Sur un air d’actualité : le pouvoir d’achatPour tenter d’écarter le danger, les motards sont parfois venus de loin :
« Des
départements limitrophes (Bouches-du-Rhône, Var, Gard, Drôme,
Alpes-de-Haute-Provence, Ardèche) mais aussi d’encore plus loin (Rhône,
Hérault, Paris et même Belgique). Des adhérents FFMC, bien sûr, mais
aussi beaucoup de sympathisants et motards peu coutumiers des
manifestations. Des moto-clubs venus en nombre et, notamment, le celui
d’Avignon venu apporter officiellement le soutien de la FFM », indique la FFMC 84.
Avignon, 14h, début de la concentration. Francis
Cervellin, coordinateur de la FFMC du Vaucluse, résume les motifs de la
réclamation faite à M Mariani :
« Nous ne voulons pas
de ce contrôle technique, inutile en termes de sécurité routière, qui
grèvera notre budget alors que l’entretien de nos motos nous coûte déjà
si cher et alors que notre pouvoir d’achat régresse comme celui de tous
les Français. »Des poubelles, nos motos ?15h, direction Orange, siège de la permanence du député Mariani.
Sur place, Francis Cervellin interpelle la délégation UMP qui attendait
les motards :
« Regardez nos motos. Ont-elles l’air de
poubelles ? Avons-nous l’air d’être des inconscients à qui il faudrait
rappeler tous les deux ans d’entretenir leur machine ? »Il rappelle aussi que
« la FFMC est
prête à prendre toute sa place dans la réflexion sur la sécurité des
deux-roues motorisés. Elle le fait chaque jour partout en France. Comme
elle agit pour l’éducation routière de la jeunesse. Mais jamais la FFMC
et les motards n’accepteront les faux-semblants, les marchés de dupes
et la poudre aux yeux. »Ne baissons pas la gardeThierry Mariani, alors en voyage en Russie, devrait recevoir une délégation de la FFMC 84 après les Municipales.
« Une
rencontre préliminaire à celle qui aura lieu dans quelques mois et au
cours de laquelle la FFMC nationale présentera ses propositions au
député », précise Francis Cervellin.
Bien sûr, le maintien de la proposition de loi ne
signifie pas obligatoirement qu’elle deviendra loi. Son retrait
n’empêchera pas non plus qu’une autre soit déposée. Mais il
constituerait une victoire plus que symbolique : il ne serait alors pas
aisé d’effectuer – sans mauvaise foi – une proposition aussi peu
convaincante. Le combat continue donc et il est toujours d’actualité de
signer la pétition de la FFMC et d’interpeller les députés.
Grégoire Acerra - 05/03/2008